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jeudi 26 janvier 2012

La finance Hollandaise est-elle crédible ?










La définition des banques comme le "principal adversaire” du Parti Socialiste et de son candidat à l’élection présidentielle soulève une série de questions. Certes, capitaliser sur les abus de la finance peut rassembler les mécontents. L’alliance des victimes de certaines pratiques bancaires sera-t-elle mobilisatrice? Ce n’est pas à moi d’y répondre, mais la question mérite d’être posée.
Quels que soient les programmes et les candidats, le Président de la République, comme tout chef d’Etat ou de Gouvernement, a besoin de la finance pour le financement de sa dette et de son déficit budgétaire. La finance, régulée par les autorités publiques, a besoin d’un “modus vivendi” avec le pouvoir politique. Au-delà des rodomontades, gardons la tête froide. La guerre contre les banques, meme déclarée, n’aura pas lieu.
Dans le cadre de ce blog, je voudrais me limiter aux propositions et à la philosophie qui inspirent ce programme sur sa partie financière et que l’on retrouve à la fois dans le discours du Bourget et les soixante mesures annoncées aujourd’hui.

Réduit a sa substantifique moelle, le programme reprend un thème dont les détails peuvent être retrouves dans le “plan Volcker”  en place aux Etats-Unis et en cours d’examen par Michel Bernier et la Commission Européenne.
Le thème de base est la séparation des activités de crédit et des produits toxiques et activités spéculatives. C’est en effet le centre de la réforme en cours. En l’absence de détails,  la question demeure ouverte.
Que les fonds propres des banques ne doivent pas être affectée à des activités spéculatives, mais au financement de l’économie ne devrait pas être controversé. Les errances de la finance ont démontré la fragilité des banques face à un retournement brutal des marchés.
Il en va de même des produits financiers qui devraient être interdits en France pour absence de valeur ajoutée sociale.  Monsieur Hollande ne peut viser l’entièreté des produits dérivés. Vise-t-il les CDS qui sont des opérations de couverture de risqué de crédit, et ont une dimension spéculative indéniable? C’est incontestablement vertueux si le marché des CDS n’était …à Londres. Les hedge funds sont maintenant règlementés au niveau européen, et cette règlementation s’applique aux institutions financières. Ils sont majoritairement dans la City.

La question de l’adéquation des fonds propres n’est pas explicitement abordée. D’ores et déjà, l’Autorité Bancaire Européenne a adopté ces mesures pour l’Union Européenne et les ratios de “Bale III” se mettent en place.

Reste l’arme fiscale: la hausse de 15% des impôts à payer par les banques mériterait d’être justifiée. Cherche-t-on à mieux réguler la finance? L’arme fiscale n’y joue aucun rôle. Cherche-t-on à se venger des rentabilités bancaires? Cela se vend bien, mais ce n’est certainement pas une justification. Cherche-t-on à remplir les coffres de l’Etat ? Dans ce cas, cela n’a rien à voir avec la réforme de la finance.
Enfin, mesure-t-on les conséquences de ces mesures pour la place de Paris et la compétitivité des établissements financiers français?
Tout compte fait, les mesures annoncées de manière spectaculaire s’inscrivent dans un processus qui est déjà en route au plan européen. Peut-être Monsieur Hollande cherche-t-il à rassembler ceux et celles qui sont opposés à la suprématie de la finance. Il est incontestable que la démocratie, dans de nombreux pays, est aux mains des pouvoirs financiers. C’est certainement le cas aux Etats-Unis.  Cette menace sur la démocratie est intolérable.
Si tel est le cas, il faudra parler de la gouvernance et de l’intégrité du Gouvernement dans ces matières.  Ce sujet ne semble pas être abordé.
Mettre cette problématique au centre du débat politique est une démarche parfaitement légitime. Quant au contenu des réformes proposées,  on est en droit de se poser la question de leur corrélation avec cet objectif. En tout état de cause. Il ne s’agit pas d’une réforme en profondeur, moins encore une révolution.

A propos, dans le cadre des problèmes de la dette européenne, Monsieur Hollande compte-t-il prendre des mesures qui éviteraient à la dette publique française de continuer la trajectoire explosive de cet électron libre de l’économie française ?

Source et remerciements: finance.blog.lemonde

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