Restructurer la dette italienne est urgent et indispensable.
"Dans les trois mois, l’Italie va devoir refinancer 150 milliards d’euros de sa dette publique. Cette échéance est substantielle, et laisser faire les forces du marché et les aléas de la confiance des investisseurs représente un risque redoutable. Il s’agit d’un peu moins de la moiti des 341 milliards d’euros à refinancer cette année. Ne nous voilons pas la face.
La marge des obligations italiennes par rapport aux obligations allemandes à dix ans a presque triplé, mais il existe une lueur d’espoir. Elle provient de l’évolution depuis le début de l’année."
"Même si, au niveau actuel, le taux à dix ans est encore très élevé, il permet d’envisager un échange volontaire qui ne présente pas d’obligation pour les banques d’amortir substantiellement en principal le montant de la dette italienne. Il y a un mois, c’eut été impossible. Il y a six mois, c’eut été un jeu d’enfant.
Au niveau présent des taux italiens, les obligataires devraient être en mesure d’échanger leurs obligations sans acter une perte, mais en faisant un sacrifice en intérêts sur une obligation à 5 ans à 5%. Ce serait meme un usage utile des capitaux à trois ans à 1% de la Banque Centrale Européenne. Nous disposons donc d’une fenêtre qui permettrait un accord nettement moins douloureux que celui que les banques ont du accepter sur la Grèce.
Comme l’Italie dispose d’un surplus budgétaire de 3% avant le paiement des intérêts de sa dette, il y a une vraie perspective de retour à une situation plus saine des finances publiques.
Le programme du Gouvernement Italien a été bien accepté, tant en Italie qu’en Europe, et Mario Monti et son équipe de « technocrates » disposent d’un crédit d’estime et d’une vraie confiance. Le Plan « Sauver l’Italie » est intelligent : il comprend des mesures de soutien à l’emploi et aux investissements qui pourraient améliorer la situation économique en meme temps que des augmentations de recettes et des diminutions de dépenses.
Si la dette Italienne devait être restructurée dans un grand emprunt auquel les diverses catégories d’obligataires pourraient souscrire, je ne doute pas que Mario Draghi, ancien Gouverneur de la Banca d’Italia, amènera la Banque Centrale Européenne, à participer à cette restructuration.
La détérioration de la dette italienne n’est pas endogène. Certes, l’Italie souffre d’un problème de compétitivité et de croissance qui, avec un endettement de 120% de son PNB, rend la péninsule fragile et vulnérable aux courants et aux tempêtes. Mais c’est l’absence de décision des autorités européennes sur la Grèce et les problèmes liés au Fonds Européen de Stabilité Financière qui a, au fil du temps accru le scepticisme des investisseurs face a l’Eurozone. Ils ont naturellement cherché à éviter le risque du plus endetté d’entre eux, l’Italie, avec 1.900 milliards d’euros.
Malgré l’accouchement aux forceps du plan grec qui sera approuvé cette semaine, il est urgent de se mettre au travail sur le dossier italien. Son explosion aurait des conséquences incalculables, et nous ne pouvons pas compter sur la capacité des marchés de refinancer « naturellement » 150 milliards d’euros en 3 mois.
Le plan de stabilisation de l’Italie passe par des taux d’intérêt moins élevés sur la dette et un étalement du plan de remboursement. Ce sont là des techniques connues et bien rodées. La seule politique suicidaire est celle de l’autruche. Regardons en face le défi, et prenons des mesures rapides dont la douleur sera inférieure à toute inaction.
Les fonds sont à trouver dans les 500 milliards que la BCE à mis à
RépondreSupprimerdisposition des banques européennes. Si elles ne l'utilisent pas pour cela
on se demande bien à quoi ça va servir !