Menu déroulant

. .

jeudi 23 février 2012

Silence, la Grèce se meurt…

Source et remerciements: .les-crises.fr

"Je vous propose aujourd’hui un nouveau point sur la Grèce, en particulier sur les aspects sociaux et politiques"

"Rappel des mesures votées le 12 février

Salaires :
- Diminution du salaire minimum de 22 % (Convention collective de travail/ CCT ; accords professionnels et sectoriels) ; le smic passe de 750 euros à 584 euros bruts, soit environ 480 euros nets sur 14 mois ;
- Diminution supplémentaire de 10 % du salaire minimum pour les moins de 25 ans, à savoir une baisse de 32 % ; le smic passe pour eux de 750 euros à 510 euros bruts, soit environ 420 euros nets sur 14 mois ;
- Suppression des conventions collectives de branche ;
- Gel du salaire minimal jusqu’en 2015 ;
- Les emplois à temps plein peuvent être transformés en emploi à temps partiel, sur décision de l’employeur ;
- Les augmentations automatiques de salaire basées sur l’ancienneté sont suspendues tant que le chômage ne descendra pas en dessous de 10 % ; de fait elles sont abandonnées ;
- Les conventions collectives auront une durée maximale de 3 ans ;
- Toutes les conventions collectives qui s’appliquent aujourd’hui expireront une année après l’adoption du nouveau mémorandum ;
- Révision de la nouvelle CCT d’ici la fin juillet afin de s’aligner sur le salaire minimum des pays concurrents (Portugal, Turquie, Europe centrale et du sud-est) ;
- Suppression du recours unilatéral à l’arbitrage de commissions paritaires;

2 – Retraites – contributions sociales :
- Diminution des pensions de 300 millions d’euros par an. Les nouvelles baisses toucheront à la fois les pensions de base et complémentaires ;
- Baisse de 15% des retraites complémentaires (pour toutes les retraites complémentaires, quel que soit le montant total perçu par les retraités). La question des retraites principales reste ouverte
- Baisse de 15% des retraites principales à DEI (équivalent d’EDF), OTE (le téléphone) et dans les banques nationalisées
- De nouvelles baisses dans les retraites de base de plusieurs fonds de pension qui vont s’appliquer rétrospectivement à partir du 1er janvier 2012 ;
- Fusion de tous les fonds de pension complémentaires d’ici juin 2012 ; (mise sur pied d’une étude qui conduira à de nouvelles coupes dans les pensions complémentaires et des primes de départ à la retraite.)
- Baisse de 2 % des cotisations sociales patronales avec suppression des cotisations pour l’Organisme du logement ouvrier et des allocations sociales. Ces organisations vont fermer leurs portes ;
- Nouvelle baisse des cotisations que les patrons vont payer pour l’IKA (le plus grand fonds de pension des travailleurs du privé) à partir du 1er janvier 2013, de 3% ;

3 – Employés du secteur public, des anciennes entreprises et banques publiques
- La suppression des emplois stables dans les anciennes entreprises et banques publiques et baisse des salaires ;
- Nouveaux licenciements de 15 000 fonctionnaires en 2012, à travers le dispositif de la « réserve de main d’oeuvre » ;
- Réduction du nombre de travailleurs du secteur public, travaillant avec des contrats temporaires, par le non-renouvellement des contrats ;
- Coupes de 636 millions d’euros des salaires des employés du secteur public payés selon une échelle de salaires spécifique d’ici la fin juillet 2012 ;
- Nouvelles coupes dans les salaires du secteur public par la révision de l’échelle des salaires ;
- Suppression de 150 000 postes de fonctionnaires d’ici 2015, et non-remplacement de 4 fonctionnaires sur 5 ;
- Diminution du nombre général de nouvelles recrues dans les académies (armée, police) qui garantissait un emploi automatique dans le secteur public ;
- Fermeture d’organisation et d’entités publiques d’ici juin 2012 ;

4 – Nouvelles mesures en 2012 :
- Réduction des dépenses dans le secteur de la santé de 1,1 milliard d’euros ;
- Coupes dans une série d’allocations sociales, en adoptant des critères de revenu ;
- Baisse des allocations pour les familles avec plus de 3 enfants ;
- Baisse des dépenses de fonctionnement et de consommation de l’État de 300 millions d’euros ;
- Coupes dans plusieurs entités sous contrôle des ministères de l’Éducation et de la Culture de 200 millions d’euros ;
- Réduction des dépenses sur les heures supplémentaires pour les médecins dans les hôpitaux, de 50 millions d’euros ;
- Diminution du budget des Programmes d’investissement public de 400 millions d’euros ;
- Baisse des dépenses sur les équipements militaires pour la défense du pays

Un nouveau système fiscal en juin 2012 qui supprimera une série d’exemptions fiscales qui demeurent au bénéfice de certaines catégories de travailleurs. D’importantes exonérations fiscales seront concédées au grand capital ."
 À suivre…

Réactions

« La solidarité n’est pas gratuite, la Grèce doit également faire sa part pour gagner cette aide. » [Viviane Reding, commissaire européenne à la Justice]
« Ce pas en avant essentiel va permettre à la Grèce de bâtir une économie plus solide et capable de créer des emplois et de la croissance. Il n’y a pas d’alternative (sic.) à la consolidation financière et aux réformes structurelles en Grèce. » [José Manuel Barroso]
« François Hollande – Il n’a pas le choix, le Parlement. Il lui est dit tout net que s’il n’accepte pas ce plan, il n’y aura pas les aides, et s’il n’y a pas les aides c’est la faillite {non, le défaut, nuance. La Grèce a déjà fait défaut en 1826, 1843, 1860 et 1893 – et le pays est toujours là…}. Alors imaginez la responsabilité de ces députés au moment de la décision. {comme ils ne peuvent plus sortir dans la rue sans gardes du corps, ils imaginent bien…} Moi je pense qu’on a mis les Grecs dans une situation impossible. Quand je dis nous, c’est l’Europe. Parce que ça fait deux ans – deux ans, rendez-vous compte – que cette question de la défaillance grecque est posée {et qu’on la recule toujours…}. On a imposé quatre ou cinq plans d’austérité, on en est encore là. Il aurait fallu un plan massif, dès le départ {OB : c’est vrai qu’ils étaient petits bras avec le -15 % des retraites dans le premier plan…} , plutôt que cette longue agonie {Hollande est pour l’euthanasie ? Planquez vos grands-mères…}, qui fait qu’aujourd’hui il y a encore des choix qui sont très difficiles, le SMIC, les retraites, sans qu’on soit sûr d’ailleurs que les Grecs pourront atteindre les objectifs qui ont été fixés. [...]
Anne-Sophie Lapix – Vous êtes en train de dire qu’ils auraient dû imposer un plan de rigueur beaucoup plus dur dès le départ ? {bravo à la journaliste}
François Hollande – Il fallait, d’une part, faire que les créances privées puissent être effectivement amputées, ce qui va être le cas {homéopathiquement, rassurez-vous} ; et d’autre part, un plan d’austérité, sans doute, mais un seul, sans qu’il y ait cette suite ; et enfin, qu’il y ait la capacité d’une solidarité. J’avais parlé des Eurobonds déjà à cette époque, c’est-à-dire d’une possibilité pour l’Europe d’emprunter, de se substituer à la Grèce, et puis de faire en sorte que les Grecs remplissent leurs objectifs {http://www.parlactiondusaintesprit.god}. Mais l’austérité sans croissance {aaaaah, la croissance, la croissance, la croissance…}, elle conduit à plus d’austérité. D’où ma proposition pour l’Europe entière : qu’il y ait des disciplines, c’est absolument indispensable, mais qu’il y ait une perspective, donc un développement de l’activité, de l’emploi, de la croissance. {re : la croissance…} »
===> N’est pas de Gaulle ou Roosevelt qui veut…

Une économie et un pays agonisants

"Bien entendu, tout ceci marche du feu de Dieu :
Je vous rappelle ce graphique issu de notre étude du budget grec :"


"On voit l’inefficacité totale des plans de baisse des dépenses ou hausse de recettes : ils sont si violents qu’ils envoient l’économie en récession, ce qui ampute le budget et augmente les déficits…
La Grèce est en Dépression :"

Le chômage explose :


"On a également appris que depuis 2009, 1 entreprise grecque sur 4 a fermé…
Alors au final :
“Grèce : un déficit plus grave que prévu
Le gouvernement grec mise désormais sur un déficit public de 6,7 % du PIB en 2012 contre 5,4 % prévu initialement. La cause ? ” Des écarts sont intervenus avec les prévisions initiales et les résultats de 2011, c’est pourquoi il faut réviser les chiffres de 2012 “, indique le projet de loi concernant les mesures de rigueur imposées à la Grèce par le nouveau plan d’aide européen.
L’agence de notation Fitch Ratings vient d’abaisser ce jour la note à long terme de la Grèce de CCC à C. Aux yeux de Fitch, le pays n’est désormais plus qu’à un cran seulement au-dessus du défaut.” [Le Monde, 22/02/2012]
NB. Je me permets de faire remarquer que, comme d’autres lucides, j’avais bien prévu que le déficit serait de cet ordre (c’est du bon sens), n’ont donc été “surpris” que les experts incompétents…
Cette situation a même des impacts sur la santé publique – avec la hausse du nombre de toxicomanes :"





"N.B. On a même rapporté des cas de jeunes désespérés s’étant injecté volontairement le virus du Sida pour toucher l’allocation mensuelle de 600 €…
Le nombre de suicides a également doublé en Grèce entre 2006 et 2010, et a encore augmenté de 40 % en 2011…"

Démocratie

"Alors évidemment, avec tout ceci, le Parlement est déconsidéré.
Et si face aux émeutes de la semaine dernière, le premier ministre a déclaré :
« Le vandalisme, la violence et la destruction n’ont rien à faire dans un pays démocratique et ne seront pas tolérés. » [Lucas Papademos]
c’est juste, mais encore faudrait-il que la Grèce soit toujours une démocratie…
Les derniers sondages permettent d’en douter :"


"Quelle est donc la légitimité d’un tel Parlement pour imposer de telles mesures au pays ?
NB. Pour mémoire, comme quasiment partout en Europe, la Grèce élit son Parlement au scrutin proportionnel.
Enfin, on note que les 3/4 des sondés souhaitent garder l’euro – ce qui dans leur situation me semble une mauvaise solution… Mais ils sont autant à rejette le plan d’austérité – le beurre et l’argent du beurre ?
Enfin, les récentes déclarations de ministres des finances européens montre la crédibilité du plan :
« Bien sûr, tel le nouvel acte d’un long drame, les Grecs restent collés à leur tragédie. Mais si je ne crois pas que nous ayons réglé le problème, je suis persuadé que nous avons réussi à faire du problème grec le problème des Grecs ». [Anders Borg, le ministre suédois des finances]
« On pourrait dire que les choses sont en bonne voie, mais elles ne le sont pas. Elles annoncent une catastrophe qui a déjà débuté et qui progresse lentement. Tricher vis à vis de l’opinion publique et tromper le marché par de faux calculs n’est ni une stratégie ni une politique, c’est de la pure stupidité ». [Gregorz Kolodko, le ministre polonais des finances]"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire