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vendredi 10 février 2012

$ 25 milliards : la « prix » l’arnaque hypothécaire des banques américaines.

Source: finance.blog.lemonde
Depuis des mois, une négociation fastidieuse aux enjeux importants opposait les banques américaines et les procureurs généraux de 49 États des États-Unis. Au centre de ce débat, la manière ignominieuse dont les banques avaient repris possession de l’habitat de 2 millions d’Américains au mépris de toutes les règles du droit lors de la crise de 2008-2009.

L’essentiel de ce montant ne visera cependant qu’un million de ces dépossédés, l’accord ne visant pas les crédits couverts par les … agences gouvernementales. Le montant est le plus impressionnant de l’histoire financière. Il est en effet important. De là à croire le Secrétaire au Logement, Shaun Donovan, lorsqu’il annonce un effet catalytique, on est en droit d’exprimer des doutes.
Ce qui stupéfie c’est que Freddie Mac et Fannie May, les deux grandes agences hypothécaires qui sont maintenant nationalisées n’ont pas effectué de réduction du nominal des prêts, ce que déplore le Secrétaire d’Etat : l’administration Obama est cependant responsable des décisions de ces agences. C’est la Californie qui empoche 18 de ces 25 milliards de dollars alors que l’Etat de new York reçoit 800 millions.
La majorité des interventions sera de moins de 10.000 dollars. Si cela est important pour les propriétaires de logement bon marché, il ne s’agit cependant pas d’une manne céleste. Les 750.000 ménages qui ont été dépossédées à tort recevront …2.000$. C’est indécent.
Les Etats seront-ils en mesure d’imposer la mise en place de ce programme ? Ils en ont les moyens, mais sont-ils capables de voir combien les banques vont effectivement rendre à leurs clients sous forme de réduction d’intérêt, de baisse du montant du crédit ou d’extension de la durée du prêt.
C’est la Bank of America qui paiera près de la moitié de ce montant : en achetant au prix absurde de 7 milliards de dollars un préteur hypothécaire, Countrywide, dont le portefeuille s’est avéré pourri, elle s’est retrouvée en charge du plus gros portefeuille hypothécaire des Etats-Unis. JP Morgan Chase et Wells Fargo suivent avec plus de 5 milliards chacun. Le reste représente 2,5 milliards de dollars. : des broutilles ! Comme l’écrit le Washington Post, il s’agit de menue monnaie. En compensation ? Une impunité pour tous les mauvais traitements antérieurs qui, elle, vaut son pesant d’or. De toute façon, les montants concernés ayant déjà été largement provisionnes.

Au-delà de ces paiements, il faut ajouter le cas d’une entreprise du Missouri, DocX, qui assure le service de dépossession de ces habitations pour compte des banques, et de plusieurs de ces dirigeants. Il avait engagé des employés pour signer sans lire les diverses demandes de dépossession en dépit du droit. Il pourrait être la première personne incarcérée pour des faits relatifs à la crise de 2008. Les vrais coupables courent toujours, et leurs conseils d’administration n’ont pas changé.
Malgré les limites de ces accords, il faut reconnaître que la justice américaine a pris au sérieux les préjudices subis par deux millions de propriétaires qui ont vécu un cauchemar.
Le vrai espoir est que cette contribution solidifie la reprise du marche immobilier et reconstitue les fonds propres de nombreux propriétaires encore menaces de dépossession. On pourrait enfin tourner la page de la plus grande escroquerie bancaire de l’Histoire.

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