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lundi 19 septembre 2011

Le marché obligataire toujours très nerveux au sujet de l’Italie et de l’Espagne

Les spreads italiens et espagnols s'écartent à nouveau ce matin. L'amélioration fut donc de courte durée. l'Italie et l'Espagne n'arrivent pas à convaincre durablement sur leur stabilité financière.



Le marché obligataire en zone euro sanctionne à nouveau les PIIGS et notamment l’Italie et l’Espagne. Après une légère amélioration la semaine dernière, le spread de l’Italie pour les taux 10 ans revient au-dessus de 390 pb (cf. tableau ci-dessous), le taux 10 ans progressant à 5,63 % contre moins de 1,8 % pour le Bund. La situation se dégrade aussi pour les échéances courtes (2 ans, 5 ans) ou très longues (30 ans).

En revanche, pour l’Espagne, le spread 10 ans est stable, la baisse des taux des obligations espagnoles accompagnant celle du Bund. Néanmoins, sur l’ensemble des maturités, la situation est globalement en dégradation, même si elle est légèrement moins prononcée qu’en Italie.


Les craintes du marché obligataire sont alimentée par des positions budgétaires toujours délicates dans ces pays. Ainsi, le déficit budgétaire de l’Italie reste sur une trajectoire inchangée par rapport aux années précédentes (cf. graphique ci-contre). Les mesures d’austérité n’ont pas encore donné de résultat visible. Cette absence de consolidation renforce le pessimisme concernant la faisabilité d’un retour à l’équilibre dès 2013 (comme prévu actuellement), sans compter le risque de voir une récession impacter les recettes. Le manque de visibilité au plan politique est aussi un poids important.



Pour l’Espagne, la situation est bien meilleure du côté des finances publiques. Les mesures déjà implémentées donnent des résultats. Le déficit espagnol est revenu à 21 milliards € sur janvier-juillet de cette année, contre 30 milliards € en 2010 sur la même période. La cible pour le déficit de l’Etat (4,8 % du PIB) est réaliste. Mais le pays est plombé par les régions qui ont du mal à tenir les objectifs (déficit prévu : -1,3 % du PIB), un système bancaire (surtout les caisses d’épargne) enregistrant de lourdes pertes sur leur portefeuille de prêts et une nouvelle dégradation des perspectives de croissance (à court et moyen terme).

Pourquoi est-ce important ?

L’Italie et l’Espagne sont des pays d’importance systémique pour la zone euro, que ce soit en termes de croissance ou en termes d’enjeux financier (cf. montant d’obligations long terme ). Il sera impossible de faire pour ces pays ce qu’il a été fait pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal.

Que ces deux Etats n’arrivent pas à convaincre de leur solidité financière montre qu’au-delà de l’adoption en cascade de mesures d’austérité, les gouvernements doivent restaurer leur crédibilité. Et c'est pas gagné...

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