Les choses se précisent... Alors que la Chine a récemment pressé les Etats-Unis d'adopter des "mesures responsables" en vue de protéger les investisseurs, c'est au tour du Congrès américain lui-même de s'alarmer de la difficile position financière américaine face au nouveau géant chinois ... auprès duquel il est lourdement endetté.
Lundi, le président de la commission de la Défense de la Chambre des représentants, le républicain Buck McKeon, a publié un projet de loi de finance du Pentagone pour l'exercice 2012 - lequel débute le 1er octobre 2011 - en y insérant une mesure réclamant au Pentagone et au Renseignement américain de déterminer si la dette américaine envers la Chine représentait ni plus ni moins une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis.
En cas d'adoption de ce projet, le secrétaire à la Défense et le directeur du Renseignement (DNI) bénéficieraient d'un délai de 120 jours pour fournir des éléments au Congrès permettant de juger si la Chine pourrait ou non tirer un avantage militaire de sa situation de créditeur. Le texte donnerait au bureau du Budget du Congrès (CBO) 30 jours pour publier le montant des intérêts que Washington a payé à Pékin sur les cinq dernières années.
Des propos faisant suite à la rétrogradation effectuée par Standard and Poor's, l'agence de notation abaissant à "négative " la perspective d'évolution de la note de la dette des Etats-Unis. Raisons alors invoquées : des déficits budgétaires "très importants " et le niveau d'endettement du pays. Cerise sur le gâteau : S & P estime par ailleurs que la pays n'est pas doté d'une politique claire permettant d'y remédier. De quoi inquiéter fortement la Chine ...
Certes l'annonce fracassante de S&P avait été contestée par le gouvernement américain, ce dernier affirmant que l'agence avait "sous-estimé " les capacités des Etats-Unis à maîtriser leur budget. Il n'en demeure pas moins que cette dégradation de la note US avait eu pour effet immédiat de faire chuter la plupart des Bourses mondiales, celle de Shanghai chutant de 1,91% à la suite.
En affichant une perspective négative, Standard and Poor's semble ainsi alerter Pékin sur l'incapacité des politiques américains à endiguer la situation, contexte de nature à impacter grandement la valeur des investissements chinois en dollars voire même à inciter à une refonte du système financier mondial, actuellement centré sur la monnaie américaine.
Certains analystes font toutefois remarquer que la Chine ne semble guère avoir le choix, son accumulation de devises la contraignant à investir plus de 50 milliards de dollars hors du territoire chaque mois. En effet, en dehors des bons du Trésor américains, peu de marchés alternatifs affichent une taille suffisante pour accueillir les fonds chinois.
Source: leblogfinance.com
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