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mardi 8 mars 2011

La baisse de la notation de la Grèce pose la question de la transparence européenne.

"J’ai à plusieurs reprises tenté d’attirer l’attention des autorités sur la manière douteuse dont les agences de notation se permettent de gérer le risque souverain. Elles n’ont aucune légitimité et se permettent d’émettre des jugements qui vont bien au-delà de ce qui est attendu d’elles. Elles s’octroient ni plus ni moins que le rôle de juge des Etats, et ce, sans la moindre transparence.
Cela dit, elles existent, et peuvent faire mal."

"Que la Grèce soit bien en-dessous de la notation officielle est d’une évidence criante. Les obligations à deux ans donnent maintenant un rendement de 15%,bien en-deçà du niveau des « junk bonds » à savoir les obligations d’entreprises dont le crédit est douteux. Dans ce sens-là, la décision de Moody’s est, comme d’habitude, une réaction à une évolution de marché plutôt qu’une guidance pour les investisseurs."

"Que la notation des risques souverains soit devenue sans objet n’empêche que son impact médiatique et sur la nervosité des marchés est considérable. Aujourd’hui, les obligations grecques donnent un rendement supérieur aux obligations de …l’Egypte. On nage en plein délire.
De surcroît, Moody’s ne justifie pas d’une manière équilibrée son jugement, et une baisse de trois niveaux est incontestablement absurde : jouer les scénarios catastrophe dans la situation actuelle est irresponsable, mais Moody’s n’est pas à cela près.On comprend la réaction du Ministre grec des finances qui a fait montre d’un courage et d’une détermination sans précèdent dans cette crise.
Par contre, là où le bât blesse, c’est dans la manière dont les Etats en difficultés communiquent, non pas leurs souhaits, mais leurs progrès concrets, avec candeur et honnêteté. C’est là que se trouve la recette de la confiance. Dans de nombreux cas, l’arrogance des Etats est contreproductive. Ils feraient mieux de s’expliquer. Et l’Europe a un long chemin à parcourir avant de commencer à balbutier une communication  cohérente sur ces problèmes."

"Les investisseurs et les marchés ont besoin de faits et de constations solides de progrès. Ils ne font plus confiance aux responsables politiques, et pour cause : la Grèce a menti sur sa dette pour entrer dans l’Euro.
Les jours (pas les semaines) qui viennent seront essentiels si nous ne voulons pas que d’autres pays soient entraînés dans cette contagion. Un des rôles des Ministres des Finances qui gèrent l’Eurozone est d’assurer une information rigoureuse."

"Les manœuvres des banques européennes pour éviter que les nouveaux stress tests ne soient pas aussi stricts que le voudraient les autorités de contrôle démontrent qu’elles n’ont plus toujours pas compris que le retour à la confiance passe par la transparence. Elles devraient être demandeuses de stress tests significatifs."

"En attendant, nous apprenons ce matin que le patron de Barclays Bank et ses deux adjoints se sucrent de près de 100 millions d’euros chacun.
Les banques souhaitent-elles une place Al Tahir devant leurs sièges sociaux par une population qui souffre de difficultés financières profondes ? Elles font en tout cas tout pour y aller tout droit. Il y a plus qu’une similarité fortuite entre la manière dont les banquiers se rémunèrent et celle dont les potentats du Moyen Orient font de même. Vous avez dit poudrière? "

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