Dette :Le retour du contrat à terme qui fait trembler la France entière
"Dette :Le retour du contrat à terme qui fait trembler la France entière
Dès lundi, il sera possible, via des futurs sur les taux obligataires, de parier sur la dette française
A partir de lundi, Eurex, le leader mondial des bourses de
produits dérivés, lance des contrats à terme liés à la dette française.
Et dans l’Hexagone, personne n’y est indifférent. Ce que Mehtap Dinc,
responsable produits chez Eurex, qualifie de «réponse au grand intérêt
des investisseurs pour des solutions de couverture plus sophistiquées»,
tant l’intelligentsia que l’opposition françaises l’assimilant à un
outil pour spéculer à la baisse sur la valeur des obligations."
"Depuis l’annonce, le 16 mars, de l’introduction d’un contrat
futur sur les «obligations assimilables du Trésor» (FOAT), tous les
bords politiques s’agitent. Ils se demandent pourquoi, 13 ans après la
fin du Matif (marché à terme des instruments financiers), et à six jours
de la présidentielle, les autorités laissent faire Eurex. Une filiale
de la bourse allemande, en plus, ne manque pas de souligner les médias
français. Tous craignent le retour d’un instrument qui permettra aux
«spéculateurs de vendre notre dette à découvert, facilement et à bas
coûts», dixit Marc Fiorentino, président de la société parisienne de
conseil financier Euroland Finance.
Pour appuyer sa décision, Eurex précise que les futurs liés à
la dette italienne sont de plus en plus demandés. Sur les contrats à
long terme, le volume journalier a augmenté de 70% entre 2010 et 2011.
«En tant qu’instrument de couverture, le FOAT se justifie,
selon Catherine Reichlin, spécialiste obligataire à la banque Mirabaud.
Les marchés ne se satisfont plus des produits existants, qui sont
limités à la dette allemande et italienne, pour se couvrir contre les
variations des obligations françaises. C’est une suite logique de la
divergence des taux entre les pays européens, ces dernières années.» Par
contre, relève Catherine Reichlin, «on ne peut pas exclure que ces
instruments soient utilisés à des fins spéculatives». En plus,
poursuit-elle, «les investisseurs observeront, comme pour d’autres
actifs, comme par exemple les bons du Trésor américains, les positions
prises sur les futurs français pour connaître l’avis du marché et
décider de garder ou non leurs obligations d’Etat».
«Pourquoi ne pas faire comme pour les CDS?»
C’est ici que le rôle du FOAT peut devenir décisif pour les prix.
D’ailleurs, selon Pascal Canfin, député européen d’Europe Ecologie-Les
Verts, cité par Le Monde , il aurait fallu restreindre son utilisation à
ceux qui détiennent vraiment de la dette, comme c’est le cas pour les
CDS, qui servent à se couvrir contre la faillite d’un emprunteur. «Afin
qu’il soit un instrument de couverture et non de spéculation.» "
Source: Le Blog à Lupus
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