"Le Qatar a acquis 2 % du capital de Total depuis cet été. Le pays devient le troisième actionnaire du groupe derrière les salariés et le milliardaire belge Albert Frère. Cette arrivée s'est accompagnée d'une nette remontée du titre en Bourse."
"Après Veolia, Vinci ou Lagardère, le Qatar vient de faire son entrée dans la plus grosse capitalisation de la Bourse française. Depuis cet été, l'émirat a acquis 2 % du capital de Total, selon nos informations. Au cours actuel, il détient à ce jour une participation évaluée à plus de 2 milliards d'euros. Les achats auraient été discrètement réalisés par deux fonds souverains, avant d'être récemment regroupés au sein de Qatar Holdings. Contacté, Total n'a pas souhaité faire de commentaires.Cette prise de participation fait du Qatar l'un des cinq premiers actionnaires du pétrolier français, derrière les salariés, le milliardaire belge Albert Frère et devant la CNP (Compagnie Nationale à Portefeuille). Le Qatar dispose désormais d'une participation équivalente à celle du fonds chinois Safe (State Administration of Foreign Exchange), rentré au capital de Total en 2008.Le rebond après la traversée du désert
Bien que passée inaperçue, l'arrivée du Qatar dans le capital de Total s'apparente aujourd'hui à une très bonne affaire pour l'émirat. Le titre du pétrolier français s'est envolé de plus de plus de 32 % au cours des six derniers mois, à 42,65 euros, après avoir approché le plancher des 30 euros à la fin du mois de septembre.En Bourse, ce rebond marque la fin d'une traversée du désert pour le pétrolier français. Pénalisé par la crise de la zone euro, Total a connu une année 2011 difficile. Sur l'ensemble de l'exercice, sa performance s'est avérée inférieure de plus de 13 % à celle de ses huit concurrents européens et anglo-saxons les plus proches. Total est l'une des sociétés les plus liquides de l'Eurostoxx 50. Lorsqu'un gérant de fonds souhaite se désengager de la zone euro, il a tendance à vendre des titres Total alors même que le pétrolier réalise ses affaires en dollars.Pour certains, le groupe souffre aussi de la mauvaise image de la France auprès des investisseurs anglo-saxons. Ceux-ci s'inquiètent de la perte de compétitivité du pays et d'un possible durcissement de la fiscalité pour les grands groupes hexagonaux. Total a néanmoins réussi à renverser la tendance à l'issue de sa présentation stratégique du mois de septembre. Total y a rappelé sa faible exposition à la zone euro.Le groupe pétrolier y a également présenté les résultats d'une politique d'exploration plus audacieuse, qui s'est traduite par des découvertes importantes en Guyane, en Bolivie et en Azerbaidjïan. Le groupe s'est aussi lancé dans une politique de cessions et d'acquisitions beaucoup plus active en 2011, qui a mis un terme à son surnom de «belle endormie». Cette politique active de cessions doit permettre au groupe d'absorber des investissements revus à la hausse sur 2012-2014 tout en assurant des dividendes.D'ici à 2015, le groupe devrait enfin tirer profit de l'arrivée ou la montée en puissance de grands projets offshore comme Pazflor Angola LNG ou Usan. Ces projets vont générer une production d'environ 600.000 barils équivalent pétrole par jour d'ici à 2015. Très rentables, ces barils vont générer un cash-flow opérationnel de près de 50 dollars d'ici à 2015, contre moins de 30 dollars pour la production actuelle. Une différence liée à la faiblesse des bénéfices engrangés par Total au Moyen-Orient, avec un profit moyen d'à peine 1 dollar par baril."
Source et remerciements: Les Echos
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