La brigade antifraude locale a reçu 18.500 dénonciations en 2010.
La délation a le vent en poupe. Alors qu'en Grande-Bretagne les pouvoirs publics appellent les citoyens à dénoncer les émeutiers, en Grèce, les signalements de fraudeurs présumés au fisc affluent comme jamais. La brigade antifraude locale a ainsi reçu 18.500 dénonciations en 2010, contre 4500 l'année précédente et 4000 en 2008. La tendance se maintient puisque 7500 signalements ont déjà été enregistrés au premier semestre. Dans la plupart des cas, il s'agit d'appels téléphoniques ou de courriers électroniques anonymes dénonçant des commerçants ayant «omis» d'émettre des tickets de caisse ou des professions libérales (médecins, avocats…) ne délivrant pas de reçus.
Restée impunie pendant des décennies, la fraude fiscale est désormais sérieusement combattue par les autorités, sous la pression de l'Union européenne et du FMI. De leur côté, les Grecs, frappés de plein fouet par les plans d'austérité, sont de plus en plus prompts à signaler ceux qui ne respectent pas les nouvelles règles du jeu. Qu'ils prennent cependant garde: voilà près de vingt-cinq siècles, la démocratie athénienne a beaucoup souffert des sycophantes. Ces délateurs professionnels, qui s'enrichissaient grâce à leurs accusations, ont largement contribué au déclin grec.
Lien: Figaro
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