Menu déroulant

. .

dimanche 11 mars 2012

Les nouvelles obligations grecques valent moins que leur valeur nominale.

 "Maintenant que le suspense de l’accord du secteur privé est terminé, et que les Etats de l’Eurozone ont approuvé le prêt de 130 milliards d’euros, la Grèce devrait en tout cas être en mesure de gérer son surendettement pour un certain temps. Cela ne veut pas dire que la remise sur rail de l’économie grecque est certaine.
Les commentaires d’économistes et d’investisseurs confirment que cette opération fait gagner du temps et que ce qui a été évité n’est pas un défaut, mais un défaut désordonné. Ce plan de sauvetage était absolument indispensable. Mais c’est le point de départ d’une longue route.
Deux nouveaux développements, depuis vendredi, soulèvent cependant des questions :
  • La Grèce vient d’actionner les Collective Action Clauses (CAC) forçant ainsi la conversion des obligations existantes soumises au droit grec. En clair, le mythe du défaut volontaire a vécu. Toutes les contorsions effectuées par la Grèce pour éviter ce cas n’auront servi a rien, et l’opération du secteur privé est devenue coercitive. Les agences de notation vont réduire encore la note grecque. Fich l’a réduite vendredi au niveau de restricted default.
  • L’International Swaps and Derivatives Association (ISDA) vient de confirmer que les 2,7 milliards d’euros de Credit Default Swaps qui garantissent ce montant d’obligations souveraines grecques devront payer environ 1,5 milliard d’euros pour couvrir la perte de 53,5 % résultant de la conversion des 172 milliards d’euros d’obligations soumises au droit grec. Les doutes sur la validité de ces assurances sont donc dissipés. Il s’agit donc d’un credit event qui implique le paiement des assureurs.
Vendredi, les cours de ces obligations étaient de l’ordre de 25%.Ce n’est que pas encore vraiment significatif. Par ailleurs, le cours des obligations grecques n’a pratiquement pas diminué depuis l’accord du 8 mars.
Dans ce contexte, une question importante se pose : à quelle valeur les banques devront-elles comptabiliser ces obligations ? Le taux d’intérêt  moyen des obligations à trente ans est de l’ordre de 4%.  Or, le rendement des obligations à trente ans émises par la Grèce oscille entre 16 et 17%. Il est donc certain que le négoce de ces obligations fera apparaître une perte substantielle par rapport à leur valeur nominale de 100%.
Deux cas de figure se présentent ici :
  • Si la banque décide que ces obligations font partie de ses activités de core banking ce qui signifie qu’elle va les garder pendant trente ans, elle peut les comptabiliser a 100%.
  • Si la banque décide que ces obligations font partie de son trading book, elles devront être  comptabilisées la valeur de marche. Or, sur base de l’évaluation des obligations, ce cours ne devrait pas excéder 30%. Dans cette hypothèse, a la perte de 53,5% sur les obligations anciennes, s’ajouterait une perte de l’ordre de 70% des 31.5% obtenus en obligations grecques. Cela voudrait dire que les banques devraient acter une perte de pres de 75%.
Sur base de ce raisonnement, l’impact sur le secteur privé de cette opération serait non pas de 100 milliards, mais de 150 milliards environ. Il reste donc des questions épineuses à régler et leur impact sur le secteur bancaire pourrait aggraver certaines institutions fragiles."
Source et remerciements: finance.blog.lemonde

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire