Le gouvernement français semble désormais préparer les esprits à la perte de la note triple A en multipliant les annonces visant à minimiser l'importance d'une hypothèse présentée hier comme catastrophique.
La perte du triple A "ne serait pas une bonne nouvelle, bien sûr, mais ce ne serait pas non plus un cataclysme", a expliqué Alain Juppé, mercredi 14 décembre, dans un entretien aux Echos. "Les Etats-Unis, qui ont perdu leur triple A, continuent d'emprunter sur les marchés à de bonnes conditions", a poursuivi M. Juppé. Lundi, dans un entretien au Monde, Nicolas Sarkokzy avait tenu un discours similaire assurant que la perte du triple A ne serait "pas insurmontable".
Quelques heures après la publication des propos de M. Juppé, une journaliste de France Inter a assuré, sur son compte Twitter, que la perte du triple A serait annoncée dans la nuit de mercredi à jeudi. L'affirmation a été largement commentée sur le réseau mais n'a pas été démentie.
La semaine dernière, l'agence Standard & Poor's a placé sous surveillance négative les pays de la zone euro et envisage d'abaisser de deux crans le AAA de la France.
Il y a deux mois, les socialistes étaient accusés de promouvoir un programme qui ferait immédiatement perdre son triple A à la France s'il était appliqué. Aujourd'hui, ces derniers critiquent à leur tour l'exécutif qui est coupable, selon eux, d'accepter l'augure d'une dégradation. "Alain Juppé est le ministre des affaires étrangères, c'est donc la voix de la France à l'étranger et en déclarant que la dégradation de la note de la dette souveraine française ne serait pas une 'catastrophe', la France indique donc à l'étranger qu'elle semble accepter cette perspective", a dit Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances de l'Assemblée. "Le pouvoir non seulement s'attend à cette dégradation mais l'accepte", a-t-il ajouté.
"Si malheureusement la France est dégradée, ça veut dire que M. Sarkozy sera le président de la République qui aura laissé dégrader la France", a déclaré l'ancien ministre socialiste Laurent Fabius. Donc c'est un bilan cataclysmique : un million de chômeurs en plus, 500 milliards de dettes en plus."
jeudi 15 décembre 2011
Le gouvernement se prépare à la perte du triple A
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