Les dirigeants de l'Union européenne se réunissent jeudi 8 et vendredi 9 décembre pour un sommet que les experts, économistes et observateurs qualifient, une fois de plus, de sommet de la dernière chance. Il s'agit de sauver la zone euro du marasme dans lequel elle est structurellement plongée.
En parallèle, il semble de moins en moins inconcevable de prédire la fin de la zone euro. Bien que personne n'ose y croire, tous s'y préparent. Il y a ceux, peu sérieux, qui ouvre les paris, pronostiquant une fin de l'euro d'ici à 2013 avec une cote de trois contre un. D'autres, comme l'économiste, éditorialiste et dirigeant de PlaNet finance, Jacques Attali, estiment, sans pour autant ouvrir les paris, qu'il y a "une chance sur deux pour que l'euro n'existe plus à Noël". Et voilà que les Etats européens s'y mettraient aussi.
The Wall Street Journal annonce dans un article daté du 8 décembre que certaines banques nationales européennes se prépareraient à la mort prochaine de la monnaie unique. Ainsi se mettraient-elles en ordre de bataille afin de revenir à leur monnaie nationale, disparue depuis l'entrée en vigueur de l'euro, en 2002. Les imprimeries pourraient être remises en marche.
Le quotidien de référence en matière d'économie met en exergue le cas irlandais. La Banque d'Irlande réfléchirait à la possibilité d'imprimer ses propres billets. Information que le principal journal irlandais, The Irish Times, ne confirme pas. La Banque de Grèce, quant à elle, frapperait secrètement des drachmes, la monnaie officielle grecque avant l'adoption de l'euro, ce qu'un porte parole de la banque dément.
Mais à la Banque d'Irlande, par exemple, la question de savoir si on pourra imprimer suffisamment de livres irlandaises reste ouverte. Les stocks de matériel d'impression ayant considérablement diminué depuis l'arrivée de l'euro.
D'autres pays évoluant en dehors de la zone euro se prépareraient également. La Banque de Suisse réfléchirait à la possibilité de remplacer la monnaie unique, actuellement utilisée comme monnaie de référence pour garantir la stabilité du franc suisse, par une autre devise ou un panier de devises.
La Bosnie ou la Lettonie, dont les monnaies sont indexées sur l'euro, réfléchiraient aussi à utiliser des devises de remplacements. Au Monténégro, des responsables de la Banque centrale envisagent "un vaste panel de possibilités, allant de l'utilisation d'une autre monnaie officielle au lancement de leur propre monnaie". Le pays utilise l'euro comme monnaie officielle sans pour autant appartenir à la zone euro, qui comporte dix-sept pays.
Pour l'heure, ce scénario catastrophe n'est qu'hypothétique. Toutes les informations révélées par le quotidien américain conservent un conditionnel prudent.
PHOTO : FLICKR/Rockcohen
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