Source: Le temps.ch
HEC Lausanne a adapté pour l’Europe un modèle d’évaluation du
risque systémique. Les établissements de l’Hexagone et de
Grande-Bretagne sont les plus exposés en cas de nouveau krach. Ce modèle
veut éviter l’influence de critères politiques.
Première surprise: le modèle indique que les instituts financiers en France présentent des risques aussi élevés que ceux de Grande-Bretagne. Durant la dernière décennie, les instituts financiers français ont affiché ce que Michael Rockinger appelle le risque systémique à hauteur de 262 milliards d’euros en moyenne. C’est davantage que les 247 milliards pour les établissements de la City! Ces montants, qui représentent le besoin en capital nécessaire en cas de forte correction des marchés, correspondent à près de 10% du produit intérieur brut de la France et du Royaume-Uni, deux pays dont la dette publique atteint déjà des records. L’Allemagne vient ensuite avec 200 milliards d’euros. A noter que durant la phase aiguë de la crise, de 2008 et 2012, ce sont les banques britanniques qui ont fait encourir le plus de risques à leur gouvernement.
Reste que parmi les dix instituts qui, selon ce modèle, présentaient début janvier les risques systémiques les plus importants au monde, trois sont français. Après le premier rang occupé par Deutsche Bank, dont le besoin de refinancement en cas de krach est estimé à 153,4 milliards d’euros, Crédit Agricole présente le second niveau de risque le plus élevé avec 139,4 milliards, suivi par Barclays avec 131,8 milliards. BNP Paribas (121 milliards) est en cinquième place, alors que Société Générale (87,5 milliards) est située au huitième rang.
Sur quoi repose le modèle d’évaluation des risques utilisé par HEC Lausanne? L’institut prend en compte le niveau d’endettement, d’une part, et la sensibilité aux variations du marché boursier, d’autre part. Pour le premier aspect, le modèle compare la valeur des actifs d’une société à celle de ses fonds propres pour déterminer le levier d’un établissement. Concernant le second aspect, le modèle estime la moins-value attendue pour un titre en cas de forte baisse de l’ensemble du marché (MSCI Monde).
La publication d’un tel baromètre du risque pour les instituts financiers ne pourrait-elle pas contribuer à accélérer la crise, en incitant les investisseurs à revendre les titres jugés moins sûrs? Le professeur n’exclut pas un tel danger. "
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