L'Etat a décidé d'apporter sa garantie au Crédit immobilier de France (CIF), établissement en difficulté après la nouvelle dégradation infligée mardi dernier par Moody's, annonce le ministère de l'économie, confirmant une information du Figaro. Cette garantie sera mise en place "sous réserve de l'autorisation de la Commission Européenne et du Parlement", qui sera saisi dans le cadre de la prochaine loi de finances, précise un communiqué.
La Banque postale ayant renoncé pour le moment à racheter le CIF, dont les difficultés de refinancement l'obligent à trouver un repreneur, le prêteur immobilier a appelé l'Etat à la rescousse.
Lire : " La Banque postale n'est pas convaincue de son intérêt à sauver le CIF"Selon le Figaro, le PDG du CIF, Claude Sadoun, a été contraint de quitter ses fonctions vendredi soir lors d'un conseil d'administration de crise. Son successeur sera choisi par l'Etat et en échange de son soutien, le gouvernement devrait mettre l'établissement sous tutelle.
NOTE ABAISSÉE DE TROIS CRANS
Le CIF est un petit réseau bancaire de 300 agences, mais plus de 30 milliards d'euros d'emprunts portent sa signature. Ne bénéficiant d'aucun dépôt bancaire, il est dépendant des marchés financiers pour trouver des sources de refinancement. Mais avec la crise que traverse la zone euro, l'agence Moody's avait mis mardi les pouvoirs publics au pied du mur en abaissant de trois crans la note de la Caisse centrale du CIF, désormais coupée définitivement de ses sources de financements. L'agence d'évaluation financière estime que le groupe n'est plus viable sans soutien financier.
La note de la structure de refinancement du CIF, qui faisait l'objet depuis la mi-février d'un examen par Moody's en vue d'une possible dégradation, tombait ainsi de "A1" à "Baa1" pour ce qui est de la dette long terme. La note du court terme passe simultanément de "Prime 1" à "Prime 2". Moody's se disait persuadé que l'Etat soutiendrait le CIF. Dans le cas contraire, sa note pourrait chuter de neuf crans supplémentaires, a averti l'agence.
Le CIF, spécialiste des prêts immobiliers aux particuliers et lié au mouvement HLM, est très dépendant de sa note car elle conditionne son accès aux marchés, qui constituent sa seule source de financement puisqu'il ne collecte pas de dépôts.
2,4 MILLIARDS D'EUROS DE FONDS PROPRES
Depuis la suspension début mai de la cotation de plusieurs obligations sécurisées émises par CIF, les rumeurs d'adossement et de fusion du groupe s'étaient intensifiées, faisant craindre une nouvelle défaillance bancaire en France après le démantèlement de Dexia décidé à l'automne dernier. Le sauvetage du CIF ne devrait pas coûter d'argent aux contribuables car l'établissement est fortement capitalisé, avec 2,4 milliards d'euros de fonds propres, souligne Le Figaro.
En juin, le CIF avait mandaté la banque HSBC pour trouver une banque généraliste disposant d'une base de dépôts, à laquelle il pourrait s'adosser. Une dizaine de sociétés ont demandé l'accès aux éléments financiers du CIF, étape classique dite du "data room", avant le dépôt d'une offre engageante, mais le processus n'avait pas depuis lors beaucoup progressé. La Banque Postale avait indiqué qu'elle n'avait pas déposé d'offre en vue d'une reprise du CIF mais continuait à étudier le dossier.
Le CIF est la propriété de 56 Sacicap (sociétés anonymes coopératives d'intérêt collectif pour l'accession à la propriété). Depuis 1991 les Sacicap peuvent détenir des filiales autorisées à intervenir dans le secteur privé.
dimanche 2 septembre 2012
L'Etat vole au secours du Crédit immobilier de France
Source: Le Monde
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