"L'Allemagne emprunte à -0,050 % sur 6 mois, soit un taux négatif à court terme record. A l'inverse, l'Italie, qui croule sous une dette de plus de 120 % de son PIB, emprunte à des taux en légère hausse.""L'Allemagne a de nouveau emprunté sur six mois à taux négatif et signé un nouveau record, a annoncé lundi la Bundesbank, qui réalise les émissions de dette pour le compte de l'Agence financière allemande. L'Allemagne a placé 3,77 milliards d'euros avec un rendement moyen de -0,0499%, soit un nouveau plus bas historique pour une obligation sur cette échéance de court terme, battant le record signé lors de la précédente émission du même type le 9 juillet (-0,034%).
Le total des offres des 22 banques participantes à l'opération a toutefois été moins important qu'en juillet, où l'émission portait également sur un montant initial de 4 milliards d'euros. La Bundesbank a ainsi reçu pour 4,745 milliards d'euros d'offres, contre 5,48 milliards d'euros le mois dernier. Sur les 4 milliards d'euros obtenus lundi, l'Agence financière allemande, qui gère la dette allemande, a mis en réserve une partie des titres comme à son habitude -230 millions d'euros cette fois-ci-pour les écouler plus tard sur le marché secondaire de la dette.
Un taux négatif signifie que les investisseurs «payent» en quelque sorte pour prêter de l'argent à l'Allemagne, considérée comme une valeur sûre en Europe, préférant ainsi perdre un peu de leur mise que de financer des pays considérés comme moins sûrs, nombreux dans la crise que traverse l'Europe (Grèce, Espagne, Italie : voir encadré). Le Trésor espagnol a ainsi émis mi-juillet pour 1,4 milliard de papier à deux ans au rendement moyen de 5,204%. L'Allemagne reste donc une valeur refuge en Europe. Cette adjudication met également au grand jour le manque de confiance des marchés dans les mesures annoncées fin juin par les dirigeants européens pour lutter contre la crise en zone euro, et notamment pour soutenir les banques espagnoles et permettre au Mécanisme européen de stabilité (MES) de recapitaliser les banques et d'acheter des obligations souveraines.Pour le ministre allemand des Finances, il n'est cependant pas souhaitable que les taux d'intérêt allemands restent aussi bas car cette situation traduit davantage l'expression des angoisses des marchés financiers qu'une stabilité. Les taux d'emprunt très bas de Berlin sont selon ses propres mots «contre-nature»."
Source: Les Echos
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